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Bensalah, président par intérim : les réactions

Soufiane Djillali (Twitter)

« L’activation de l’article 102 n’a été faite que pour exacerber la crise. Tous ceux qui ont appuyé l’application de cet article en s’autorisant de parler au nom du peuple doivent expliquer leur position aujourd’hui. Par la multiplication des calculs politiciens, les demandes du chef d’état-major ou à cause d’un faible niveau politique, ils ont donné une couverture à l’option du système aux dépens de la population ».

Djamel Zenati : « L’armée doit désormais choisir entre la démocratie et le chaos »

« Le plan du chef d’état-major de l’armée, c’est-à-dire la mise en œuvre de l’article 102, est entré dans sa phase finale. L’invocation de l’article 28 de la Constitution pour justifier l’intrusion du militaire dans le politique ne tient pas la route », estime l’ancien cadre dirigeant du FFS.

« Toutefois, il y a lieu de préciser que ce n’est pas l’Algérie d’en bas qui menace la souveraineté du pays. Notre souveraineté est menacée par les accointances avec l’État d’Israël, les amitiés avec les émiratis, les allégeances à l’Arabie saoudite, la convergence d’intérêts avec les blocs mondialistes, le bradage des richesses de notre sous-sol, la fuite des capitaux, les contrats mafieux, le blocage des véritables créateurs de richesses, etc », ajoute-t-il.

« Une autre institution du système, le Parlement, vient de se soumettre à son injonction. Par ce geste, le Parlement s’est déshonoré. Il a montré sa totale allégeance au chef d’état-major au mépris de la volonté populaire », écrit M. Zenati.

Il poursuit : « Il ne faut plus se faire d’illusion. Le risque de voir s’installer une dictature militaire n’est plus du domaine de l’hypothèse. C’est désormais un fait. L’Algérie d’en haut tente de se reconstruire en opérant un retour à l’ancien régime ».

« La mobilisation populaire ne baissera pas. Persister dans l’intransigeance, le déni et la provocation ne fera que l’amplifier et la radicaliser. Vouloir en affaiblir une partie c’est prendre la responsabilité de diviser l’Algérie. Rien ne peut plus être comme avant.

Les manifestations de vendredi 12 avril 2019 doivent mettre en avant l’exigence de séparation du politique et du militaire », conclut Djamel Zenati.

Le FFS rejette « catégoriquement cette désignation arrogante et affligeante »

« Le pouvoir Algérien vient de récidiver en rajoutant de la défiance au mépris.

La désignation aujourd’hui d’Abdelkader Bensalah à la tête de l’État est perçue comme un énième coup de force perpétré contre le peuple algérien et contre ses aspirations légitimes.

La désignation du désormais ex-président du Sénat, comme chef de l’État démontre la volonté du régime à maintenir l’ordre établi et à reprendre les choses en mains d’une manière violente et répressive. Les dernières arrestations effectuées ces derniers jours dévoilaient déjà la volonté des autorités en état de panique, d’en finir le plus vite possible avec cette contestation massive et galopante.

En choisissant d’une manière obsolète et ridicule et par le biais des deux béquilles illégitimes du système, l’architecte des fraudes électorales massives et la normalisation autoritaire durant ces vingt-cinq dernières années, les tenants du pouvoir réel ont affiché leurs vraies intentions. Tuer la révolution populaire en utilisant toutes les méthodes répressives et imposer une alternance clanique à l’intérieur du sérail.

Le FFS dénonce cette énième mascarade et rejette catégoriquement cette désignation arrogante et affligeante.

Le FFS dénonce encore une fois l’utilisation des forces de l’ordre de la répression contre les manifestants et les étudiants(es).

Le FFS restera mobilisé aux côtés des Algériennes et Algériens afin de continuer à exiger le changement radical du régime et de ses symboles.

Il est plus que jamais impératif d’appliquer l’une des résolutions du congrès de la Soummam qui stipule la primauté du politique sur Le militaire.

Le FFS demande encore une fois au chef de l’État-Major de l’armée de ne plus s’immiscer dans les affaires politiques du pays. »

PT : « Les masques tombent chaque jour plus depuis vendredi 5 avril »

Les masques tombent chaque jour plus depuis vendredi 5 avril après que la gendarmerie ait été instruite de dresser des barrages à l’entrée de la capitale pour empêcher les citoyens d’autres wilayas de rejoindre les marches encore plus massives dans les 48 wilayas pour exiger le départ du système dans sa totalité.

En effet, depuis, la rumeur s’est vite confirmée, les rassemblements et marches organisés par différentes catégories sociales dans la semaine, sont dispersés systématiquement par les forces de l’ordre.

Et un pas vient d’être franchi aujourd’hui 9 avril à travers la répression de la marche des étudiants à Alger par le recours à la violence policière précédée d’arrestations de syndicalistes et activistes libérés, par la suite.

Cette régression est très grave et porte en elle les risques de dérapages tout comme elle confirme que le départ de A. Bouteflika ne saurait signifier la fin du système qui a pris en otage le pays depuis 1962.

Car, qui a osé donner de telles instructions à la police qui depuis le 22 février accompagne pacifiquement les marches et rassemblements dans une fraternisation exceptionnelle ? Qui a donné l’ordre à la gendarmerie d’empêcher des Algériennes et des Algériens d’entrer dans la capitale vendredi dernier ?

Que prépare une telle volte-face ?

Le PT qui met en garde contre cette provocation et dénonce avec la plus grande vigueur ces pratiques héritées du système de parti unique décomposé anti-démocratique, anti-populaire et anti-national, constate que la répression de la marche des étudiants est concomitante avec la réunion des 2 chambres du Parlement composée des députés des partis du système et dont l’écrasante majorité du peuple demande le départ, tout comme elle exige la dissolution du Parlement…

Il est donc établi que le recours à l’article 102 de la Constitution pour remplacer l’ex-président de la République A. Bouteflika démissionnaire, a pour unique objectif le sauvetage du système répressif et oppresseur par la confiscation de la volonté et la souveraineté populaires.

Par conséquent, seul le départ de tout le système, de ses institutions et partis, de tous ses symboles politiques et militaires, de sa clientèle et ses courtisans de l’oligarchie prédatrice et mafieuse qu’il a enfantée, de ses pratiques totalitaires, de ses lois scélérates et donc de sa constitution obsolète, est à même de garantir la liberté d’expression et l’exercice par la majorité du peuple de sa souveraineté pleine et entière.

Pour le PT, pour opérer la rupture effective avec le système putréfié et son corollaire le régime présidentialiste, pour défaire la contre-révolution et réaliser les objectifs de la révolution du 22 février, seule une Assemblée nationale constituante et souveraine (A.C.N.S) composée de vrais représentants mandatés par toutes les composantes du peuple algérien, matérialisant son unité, est habilitée car légitime à définir la forme et le contenu des institutions et donc du régime démocratique garantissant toutes les aspirations de l’écrasante majorité, c’est-à-dire la démocratie avec son contenu politique, économique, social et culturel.

Alger, le 09 avril 2019

Le Secrétariat du Bureau Politique

« Le régime opte pour la répression pour se maintenir contre le peuple », selon un collectif d’associations

« Comme attendu, le coup de force s’est confirmé ce matin au niveau du Parlement, en désignant le président du Conseil de la nation Bensalah au poste de chef de l’État en vue de l’organisation, par le même système, de l’élection présidentielle dans 90 jours, conformément à l’article 102 de la Constitution, le tout avec la bénédiction du chef de l’état-major des armées, qui a pourtant promis de respecter la volonté du peuple », écrit un collectif d’associations*.

* LADDH (Ligue Algérienne de la Défense des Droits de l’Homme)

• LADH (Ligue Algérienne des Droits de l’Homme)

• RAJ (Rassemblement – Actions – Jeunesse)

• DJAZAIROUNA

• SOS DISPARUS

• RESEAU WASSILA

• THARWA FADHMA N’SOUMER

• Association TIMLILIT

• CSVM-22 FEV (Comité Soutien Vigilance du Mouvement 22 Février)

• SATEF (Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation)

• SNAPEST (Le syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique)

• SNAP (Syndicat National Autonome des postiers)

• SOS CULTURE BAB ELOUED

• ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie)
Abderrazak Makri appelle à la poursuite des manifestations

« Après l’installation de Bensalah comme président de l’Etat, en présence des députés du pouvoir et contre la volonté du peuple, le mouvement populaire doit se poursuivre jusqu’à ce qu’il démissionne de la présidence, et jusqu’à la démission de Belaiz », écrit Abderrazak Makri sur sa page Facebook.

Le président du MSP se prononce contre des élections présidentielles avant que des réformes politiques ne soient menées. « Chaque partie assumera ses responsabilités », a-t-il ajouté.

Me Mostefa Bouchachi dénonce la répression contre les étudiants

L’avocat et militant des droits de l’Homme insiste sur la nécessité de maintenir les manifestations pacifiques et ne pas provoquer des contacts directs avec les forces de l’ordre.

« Je déplore ces agissements. Mais je dis que ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de tentatives pour réprimer ces manifestations que celles-ci vont s’arrêter. Au début, au lendemain du 22 février, nous avons dit que les manifestations étaient pacifiques et qu’elles devaient le demeurer. Si tentative de perturber ce mouvement citoyen il y a, il ne faudra pas répondre aux intimidations et nous devons rester pacifiques.

Aujourd’hui, notre force, comme peuple, avec la reconnaissance du monde entier, c’est le caractère pacifique des manifestations. Car tous les régimes ont des moyens de répression supérieurs aux citoyens. Nous devons les affronter avec notre pacifisme. Nous ne devons pas nous affronter aux forces de l’ordre. Nous demeurerons déterminés et nous continuerons dans notre mouvement pacifique », a déclaré Me Bouchachi.

M. Mokrane Ait Larbi : « Non à la contre révolution »

« Avec l’arrivée de Ben Salah au palais d’El-Mouradia, et le maintien de Bedoui au Palais du gouvernement et de Belaiz à la tête du Conseil constitutionnel, la contre révolution entame sa phase pratique.

L’organisation de l’élection présidentielle sous les directives des experts en fraude et en corruption, et dans un délai de 90 jours, mènera inévitablement au maintien du système pour une génération au moins.

Le système résiste par tous les moyens, mais toutes ces tentatives de se maintenir trébucheront sur l’unité du peuple, désireux plus que jamais d’en finir avec le système corrompu.

Non à la confiscation de la révolution populaire et à la répétition du scénario de 1962.

Non au système corrompu.

Le chemin est long et certainement difficile, mais grâce à notre unité et à notre détermination à poursuivre notre lutte et notre révolution pacifique, nous réussirons à vaincre l’autocratie et la corruption.

Vive la révolution pacifique.

Pour le départ du système par les moyens pacifiques. »
Ali Benflis dénonce

« L’application intégrale de l’article 102 et la non prise en compte des articles 7 et 8 de la Constitution indiquent clairement que le basculement s’est opéré dans le sens d’une pérennisation des résidus d’un régime politique que le peuple algérien a dénoncé et condamné avec une vigueur extrême », écrit Ali Benflis dans une déclaration.

Il ajoute : « La manière dont il vient d’être pourvu à la vacance de la Présidence de la République ne rapproche pas notre pays de la sortie de crise. Elle l’en éloigne dangereusement ».
Mohcine Bellabes dénonce un « coup d’État contre la volonté » du peuple

« Pour la troisième fois, il y a eu un coup d’État contre la volonté et la souveraineté populaire : 2008, 2016, 2019. Même dans le nombre officiel de parlementaires il y a eu fraude, puisque Bensalah a annoncé 487 membres au lieu de 606 membres ».

Abdelwahab Fersaoui (RAJ)  : « Le pouvoir continue de mépriser le peuple algérien »

Le président de l’association, RAJ a réagi ce mardi à la désignation d’Abdelkader Bensalah à la tête de l’Etat pour une période de 90 jours. « Cette décision est un indice très fort de l’absence de volonté politique chez le pouvoir d’aller vers un changement démocratique revendiqué par le peuple », écrit Fersaoui sur sa page facebook.

« Par cette mesure, le pouvoir méprise le peuple algérien, insulte son intelligence et vise à contourner ses revendications légitimes, casser le mouvement et recycler le système en place à travers l’organisation d’une élection bâclée avec les mêmes symboles du système qui incarnent l’échec », soutient-il.

Le président de RAJ réitère son appel à la poursuite des manifestations. « Nous avons franchi un grand pas vers le changement, mais beaucoup de choses restent à faire. Nous ne devons pas céder. Les manifestations pacifiques doivent continuer. Rendez-vous demain (mercredi, ndlr) dans la marche de la confédération des syndicats et sans oublier la grande marche du vendredi 12 avril pour réitérer notre demande du changement du système », écrit-il. « La crise est politique et la solution ne peut être que politique, en allant vers une période de transition démocratique sans les institutions et les personnes qui ont faillis et échouées ».
Said Salhi (vice président de la LADDH) : Gaïd-Salah a tourné le dos au peuple

« Le général Gaïd-Salah, chef des armées, qui a tourné finalement le dos au peuple, assumera seul les conséquences de ce forcing contre la volonté populaire pour le changement du système. Les élections présidentielles qui seront organisées dans 90 jours par un système honni par le peuple, ne sera qu’un artifice pour sa survie et sa continuité. Restons surtout pacifiques et poursuivons notre marche ».