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Declaration du Conseil National de la LADDH : Sale temps sur les droits de l’Homme en Algérie

Réuni en session ordinaire le 4 et 5 octobre 2013 à Bejaia, le conseil national de la ligue algérienne pour la défense droits de l’Homme condamne avec fermeté les diverses tentatives de déstabilisation de l’organisation venant de plusieurs cercles occultes et diaboliques. Il est déterminé à réagir en renforçant une application rigoureuse de ses statuts et de son règlement intérieur.

Si la LADDH n’a pas le monopole sur la défense des droits de l’homme, elle veille jalousement sur son autonomie organique vis-à-vis de l’Administration, des divers acteurs de la société politique et associative ainsi que de ses partenaires.

A la veille de la commémoration du vingt cinquième anniversaire des soulèvements populaires du 5 octobre 1988. Le conseil national s’incline devant la mémoire des jeunes victimes de cette répression féroce ; il se rappelle avec émotion comment la torture a été généralisée suscitant la réprobation unanime des algériennes et algériens.

La loi 12/06 portant organisation des associations est un signal significatif de la dégradation caractérisée de la situation des Droit de l’Homme en Algérie, (à Oran, à Alger, à Bejaia). Des associations ont été interdites d’activité sous le prétexte fallacieux « d’ingérence dans les affaires internes de l’Etat » ; honteux prétexte qui porte atteinte à la citoyenneté. Que dire encore des violations des droits de réunions et de rassemblements ; des jeunes chômeurs livrés à eux-mêmes, des jeunes employés dans le cadre du dispositif d’emplois précaires qui ont été violemment réprimés lors de leur rassemblement devant le palais du gouvernement ?

La loi sur la profession d’avocat est la confirmation du sale temps sur les Droits de la personne humaine et sur les libertés individuelles et collectives. Sur un fond de marasme social et de calamités économiques, des émeutes ne cessent d’éclater sur l’ensemble du territoire national suivies par des arrestations arbitraires et musclées traduisant la décadence des droits socio-économiques.

Le conseil national rappelle le combat des familles des disparus dont il est solidaire, il continue de militer pour la vérité et la justice préalable au triomphe et au succès de la démocratie.

Le conseil national insiste sur le besoin impératif de la séparation des pouvoirs, notamment l’indépendance de la Justice, d’une presse libre, des élections pluralistes, libres et transparentes condition sine qua non d’une alternance réelle au pouvoir.

D’un scandale à l’autre, la maladie institutionnelle en Algérie est profonde. Le conseil national constate l’institutionnalisation de la corruption et considère que la volonté politique, l’indépendance de la Justice ainsi que l’implication de la société civile sont les véritables assises parmi d’autres qui permettent de combattre le phénomène de la corruption.

L’immigration irrégulière entre les deux rives de la méditerranée s’est récemment aggravée et concerne aussi les Harraga algériens qui continuent de tenter l’aventure. Avec les dépassements concernant les droit de séjours des étrangers en Algérie, La LADDH rappelle aux autorités qu’elles doivent respecter la convention internationale des réfugiés et des demandeurs d’asile, convention que l’Algérie a ratifiée.
Le conseil national observe avec inquiétude les conséquences des « Révolutions Arabes », en Egypte, Syrie, Libye, Tunisie, Yemen, et exprime sa solidarité avec les peuples arabes dans leur combat pour la dignité.

Bejaia le 4 et 5 octobre 2013
Pour le conseil national
Le président de la session
Kamal MAMMAR