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Les commissariats, les tribunaux et les prisons ne peuvent regler une crise politique

Le tribunal de Cheraga vient de condamner, ce dimanche 21 juin 2020, la militante Amira Bouraoui à une année de prison ferme avec incarcération immédiate. Arrêtée le mercredi 17 juin à son domicile, Madame Bouraoui est poursuivie pour des posts sur Facebook notamment pour « incitation à attroupement non-armée », « Offense au président de la République par une expression outrageante, injurieuse ou diffamatoire ».

Des dizaines d’autres citoyens ont été présentés ce dimanche devant des tribunaux à travers le territoire national après leur arrestation le vendredi 19 juin 2020 pour avoir voulu manifester pacifiquement.

La LADDH condamne vigoureusement cette répression qui constitue une atteinte caractérisée aux principes fondamentaux des droits de l’Homme, dont le droit à la liberté d’expression et du rassemblement pacifique.

La LADDH s’alarme d’une situation grave et dangereuse où l’on fait jouer à la justice un rôle qui n’est pas le sien. Une crise politique marquée par un déficit abyssal de confiance entre les citoyens et les autorités n’est pas soluble dans les commissariats, les tribunaux et les prisons.

Seul un dialogue sérieux sur les revendications citoyennes portées par le Hirak, précédé par l’arrêt des atteintes aux libertés qui créent un surcroît de tension, est à même de faire sortir le pays de la dangereuse impasse où il est délibérément mis.

La LADDH souligne l’immense responsabilité du pouvoir dans cette situation et suit avec inquiétude et préoccupation l’escalade de la répression en cours.
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Alger le 21 juin 2020.
Le président
Benissad Noureddine