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Pollution,la LADDH Tlemcen soutien la société civile de Ghazaouat

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme de la wilaya de Tlemcen a répondu à l’appel de la société civile et des associations afin de dénoncer les atteintes portées au système écologique de la région et à la santé des citoyens.

Les derniers évènements qui viennent de secouer la ville portuaire de Ghazaouet suite au mouvement protestataire entamé par les élèves du lycée Mouffok-Abdelkader après les fortes fumées et gaz toxiques dégagés par la cheminée de l’entreprise Alzinc, ce qui a nécessité la délocalisation en urgence de tous les élèves du lycée à moitié suffocants, et fait emboîter le pas à la société civile représentée par des associations de parents d’élèves, de diabétiques qui viennent de saisir, par le biais d’une correspondance, dont une copie a été remise à la presse locale, les hautes instances du pays.
Dans cette lettre, ces derniers cités exigent de l’administration locale la reprise du dialogue avec les citoyens en vue d’une résolution définitive du problème qui ne cesse d’envenimer le vécu quotidien des citoyens qui se plaignent de pathologies respiratoires diverses dues aux émanations d’oxyde de soufre, d’azote et de poussières chargées de métaux lourds. “Nous avons notre mot à dire, déclareront ces derniers, car c’est notre santé et celle de nos enfants, ainsi que notre milieu de vie qui sont actuellement en péril.”La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme de la wilaya de Tlemcen a répondu à l’appel de la société civile et des associations afin de dénoncer les atteintes portées au système écologique de la région et à la santé des citoyens.

À cet effet, son responsable de la section de wilaya, M. Hammoudi, déclarera à la presse locale que ce problème ne doit être en aucun cas occulté et que le dialogue entre la société civile et l’administration locale doit être rétabli afin de parer à tout dérapage ou instrumentalisation du problème. Vu la gravité de la situation sanitaire et écologique qui ne cesse de prendre de l’ampleur, je pense honnêtement que la seule solution pour régler définitivement celui-ci est, soit de délocaliser la population, soit de délocaliser l’entreprise. “On ne peut pas ménager la chèvre et le chou”, dira en conclusion celui-ci.
Le chef de la daïra de Ghazaouet, lors de notre visite sur place, a déclaré que cet épineux dossier était actuellement au centre de ses préoccupations prioritaires. Concernant le dialogue entre l’administration et la société civile tant décriée, celui-ci sera catégorique : “Depuis mon arrivée dans cette daïra, il y a maintenant cinq mois, je peux vous certifier que l’administration a été et reste encore à l’heure actuelle à l’écoute des moindres doléances citoyennes.” “En ce qui me concerne, je suis et j’ai toujours été pour la proximité”, conclura notre interlocuteur duquel nous prenons congé pour prendre rendez-vous avec le P-DG de l’entreprise Alzinc, M. Mohamed Kadi.De l’avis de ce dernier, le problème auquel est actuellement confrontée l’entreprise ne date pas d’aujourd’hui. Il faut savoir que la société Alzinc, qui est issue de la fameuse Société nationale de sidérurgie par abréviation la SMS de l’époque, a démarré dans les années 1970 avec pour vocation la production et la commercialisation du zinc, ainsi que celle de l’acide sulfurique. Sur une plate-forme de marché de 10 millions de tonnes, notre entreprise est présente avec une capacité de 35 000 tonnes. Le marché national, qui représente seulement 30% de notre production, a obligé l’entreprise à procéder à des opérations d’export mais, heureusement pour elle, ce produit est un produit boursier, c’est-à dire coté à la Bourse, donc produit selon des normes.

Le zinc produit par Alzinc est d’une très haute pureté et très prisé sur le marché international du zinc et enregistré au LMD (London Métal Exchange), précise M. Kadi, mais concernant la production de l’acide sulfurique qui est à l’origine des forts pics de pollution enregistrés dans la région, celui-ci reconnaît la fatalité de ce produit que l’entreprise produit malgré elle. Alzinc est très soucieuse de ce volet. D’ailleurs, cette dernière, à travers toutes ses manifestations, a toujours jeté ses ponts entre la santé et la société civile, bien sûr en tant qu’opérateur industriel. la société Alzinc de Ghazaouet est devenue l’un des rares fleurons de l’industrie algérienne, pour ne pas dire du continent africain. Certifiée ISO 14001 version 2004, l’entreprise a investi depuis 1987 pas moins de 1 117 millions de DA rien que pour la protection de l’environnement. Alors, c’est vous dire l’importance que la société accorde à ce dossier.
Avant de nous quitter, le P-DG d’Alzinc nous avouera que, nonobstant le dossier environnement, Alzinc est aussi confrontée à un autre problème demeuré jusqu’à l’heure actuelle insoluble, en l’occurrence celui de l’emploi. Au départ, poursuit celui-ci, l’entreprise employait pas moins de 1 000 travailleurs avec lesquels elle avait des conventions stipulant que la politique de recrutement de l’usine devait accorder la priorité du poste vacant aux membres des familles des travailleurs. Aujourd’hui, nous sommes contraints d’optimiser notre rentabilité pour répondre à la forte demande étrangère de notre produit qui s’exporte actuellement aux quatre coins du globe alors que nos effectifs ont été réduits de plus de moitié.
Ce problème demeure pour moi vraiment insoluble, avoue notre interlocuteur, quand je constate que d’un autre côté, le marché de l’emploi local reste encore verrouillé par ces contraintes malgré la forte demande enregistrée à notre niveau. Je vous signale que nous sommes les premiers à travers la wilaya de Tlemcen à avoir intégré des universitaires au sein de l’entreprise, nous employons actuellement une soixantaine de cadres tout droit sortis de l’université de Tlemcen.

Jusqu’aux environs de l’année 2004, l’entreprise se trouvait inscrite sur le répertoire des entreprises à privatiser et, selon ce processus, suivi d’une variation financière, et au terme de diagnostics techniques établis par des experts étrangers, nous avons pu inventorier les équipements manquant à l’usine devant lui permettre d’augmenter sa durée de vie et d’assurer sa pérennité. En un mot, il est nécessaire pour l’entreprise d’acquérir la somme de 25 millions d’euros si nous voulons garantir sa remise à niveau.

source : ALIMOUSSA JAMAL
liberté du 11/05/2009