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PROCÈS HOULEUX DU JOURNALISTE ADLANE MELLAH : Le collectif de la défense proteste et se retire

Le procès du directeur du site d’information Dzaïr Presse, Adlane Mellah, qui s’est tenu, avant-hier, au tribunal de Bab El-Oued, a été marqué par le retrait du collectif de sa défense composé d’une trentaine d’avocats. Ces derniers ont été contraints de quitter la salle d’audience avant la fin de leurs plaidoiries, et ce, dénoncent-ils, à cause de “l’interruption à plusieurs reprises” des interventions de certains avocats par la juge chargée de ce procès. Dans un communiqué rendu public juste après avoir “claqué” la porte du tribunal, les avocats dénoncent une “violation” et de la Constitution et des procédures pénales, lesquelles garantissent le droit de la défense. Ce qui a amené, regrettent-ils, le représentant du ministère public à plaider “librement” et la juge à décider de mettre le jugement en délibéré pour le 25 du mois en cours. Cette décision a, donc, été prise en l’absence des avocats. Le retrait des avocats pour non-respect de leur droit de défendre les justiciables, faut-il le rappeler, est loin d’être inédit dans les tribunaux algériens. Il convient de rappeler que le procureur a requis, lors de ce procès, trois ans de prison ferme contre le journaliste et une amende de 20 millions de centimes.

Adlane Mellah est accusé “d’attroupement et de rébellion” lors d’une manifestation qui a eu lieu à Alger. Une accusation récusée par l’accusé qui dit avoir été à cette manifestation pour couvrir l’événement, et donc, accomplir sa mission de journaliste. Ainsi, au pire des cas, M. Mellah devrait être poursuivi pour délit de presse, du reste dépénalisé depuis des années. Ce qui lui aurait évité l’emprisonnement. Pour Me Nordine Benissad, un des avocats de l’accusé et non moins président de la Ligue des droits de l’Homme (Laddh), il y a “contournement de la loi dans cette affaire”. Autrement, dit-il, le journaliste n’aurait jamais été jeté en prison.

Liberté du 20-12-2018

F. A.