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VIOLENCE CONTRE LES FEMMES : 2 000 cas enregistrés depuis janvier

La Journée internationale pour l’élimination de toutes les violences à l’égard des femmes a été célébrée, hier, en Algérie, par le réseau Balsam, réseau national des centres d’écoute des femmes victimes de violences, créé en 2008.

À l’issue du séminaire sur la violence du genre, qui s’est tenu à la Maison Diocésaine, au Val d’Hydra (Alger), les organisatrices ont annoncé “la création d’un observatoire national des discriminations faites aux femmes”. Quarante-huit heures après le lancement de la campagne de lutte contre les violences faites aux femmes, par le ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine, des écoutantes du réseau Balsam ont lâché des ballons, en début d’après-midi, en présence notamment de représentants de l’ONU, de la Commission européenne en Algérie et de l’Agence de coopération espagnole, donnant le coup ainsi le coup d’envoi de la campagne : “Violences contre les femmes : j’en parle avant de ne plus pouvoir le faire”, cette fois par les associations féminines et les 16 centres d’écoute. Dans son intervention, Nadia Aït Zaï, directrice du Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme (Ciddef), qui est un des membres phares du réseau Balsam, a affirmé que son association ainsi que le réseau Balsam s’inscrivent “dans une campagne mondiale” de lutte contre les violences faites aux femmes pour sensibiliser les pouvoirs publics et la société. Elle a, également, énoncé les objectifs de l’Observatoire des discriminations faites aux femmes (ONDF), précisant que les violences à l’égard des femmes constituent seulement un des aspects des discriminations. Outre la réduction des inégalités entre les hommes et les femmes “dans tous les domaines de la vie”, l’ONDF a pour mission d’améliorer la recherche et les statistiques concernant les droits de la femme et sa présence “dans la sphère publique et privée”, et de permettre “une meilleure connaissance” des femmes rurales et urbaines et des droits que leur confère la législation nationale et internationale. L’observatoire a également pour rôle de former des formateurs spécialisés dans l’égalité hommes-femmes et la lutte contre la violence du genre, dans le but de faire connaître leurs droits aux victimes des violences.

En marge de la rencontre, Mme Aït Zaï s’est exprimée sur les différentes formes de violences dont sont victimes des Algériennes : coups, abus sexuels, etc. S’appuyant sur les derniers chiffres livrés par la DGSN et la Gendarmerie nationale, qui font état de plus de 7 000 plaintes déposées par des femmes auprès de la police, durant les 9 premiers mois de l’année 2011, et de quelque 5 047 plaintes déposées auprès des gendarmes, pour la même période, l’avocate a déclaré : “Au total, nous avons au moins 12 000 plaintes enregistrées auprès de ces deux corps de sécurité et envoyées à la justice.”

Elle a, également, plaidé pour le renforcement de la loi dans le code pénal pour “une meilleure protection” des femmes violentées. Mme Aït Zaï a aussi parlé d’une autre forme de violence, à savoir “la violence juridique” en rappelant que celle-ci est contenue dans le code de la famille. “Aujourd’hui, il faut que ce code soit amélioré, voire modifié complètement”, a-t-elle ajouté.

Hafida Ameyar
Liberté 27/11/2011