(Array|find{1413}|oui)

L’Algérie, un véritable "enfer" pour les personnes handicapées

Plusieurs associations de défense des handicapés ont plaidé, ce lundi 3 décembre, en faveur de l’introduction de nouveaux textes dans la loi électorale. But : permettre aux personnes à mobilité réduite d’être convenablement représentées dans les instances élues. « Même si la loi de mai 2002 cadre parfaitement nos droits, les textes d’application font terriblement défaut. Aucune instance ne peut transmettre nos doléances. C’est vérifiable à l’état des conditions dans lesquelles les handicapés s’efforcent de vivre et de se battre », explique Krimou Madi, militant pour les droits des handicapés.

Dans le secteur de l’éducation, les enfants handicapés subissent une « discrimination qui ne dit pas son nom » : en plus des problèmes directement liés à leur handicap, comme le manque de moyens spécifiques pour leurs déplacements, d’autres lacunes sont constatées quotidiennement. Le manuel scolaire n’est pas disponible pour les élèves non‑voyants, « bien que le ministère de la solidarité dispose d’une imprimerie avec une capacité de production de 1,7 millions de manuels en braille », accuse Mouhoub Boussekssou, président de l’association Ibtissama. « À notre avis, les élèves n’ont pas les mêmes chances de réussite que leur camarades non handicapés », explique M. Boussekssou.

Un autre problème concerne le transport : « la prise en charge dans le transport urbain est obsolète et aucune obligation n’est faite aux transporteurs privés d’assurer la gratuité des prestations, ou tout au moins la priorité » à cette catégorie de citoyens, témoigne le représentant de l’association Ibtissama. En outre, l’inexistence de passages réservés aux personnes à mobilité réduite et l’absence de la signalétique nécessaire font des villes algériennes un « enfer » pour les personnes souffrant d’un handicap. Pour elles, pas de places de stationnement réservées dans les parkings, ni de priorité d’accès aux services publics tel que stipulé dans les textes de lois.

La prise en charge financière décidée dans la loi de mai 2002 est en contradiction avec le caractère de solidarité espéré, soutiennent les représentants des associations. « Avant ses 18 ans, la personne handicapée n’ouvre pas droit à cette pension attribuée dans le cadre social. La loi stipule que cette pension est versée à titre de compensation des dépenses supplémentaires que nous engageons pour nous déplacer et pour répondre à nos besoins spécifiques. Sa suppression dès le recrutement du bénéficiaire est donc abusive », souligne M. Boussekssou.

Les associations plaident aussi pour la mise en place des textes d’application de la loi, notamment dans son volet lié à la gestion du fonds de solidarité. « Il faut cesser d’attribuer la gestion de ce fonds au ministère de la Solidarité. Tout le gouvernement doit s’impliquer pour appliquer sur le terrain toute la législation concernant nos droits », explique M. Boussekssou.

TSA le 03 12 2012

Remarque : la rencontre s’est tenue au siège de la LADDH