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La désobéissance civile et la grève générale "peuvent diviser les Algériens", estime Mustapha Bouchachi

Le recours à la désobéissance civile ou à la grève générale “est prématuré” et “ne sert pas les intérêts des Algériens”, a estimé Me. Mustapha Bouchachi, avocat et défenseur des droits de l’Homme, dans une déclaration au HuffPost Algérie.

Un avis partagé par Me. Noureddine Benissad, président de la Ligue Algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), qui souligne que la grève générale “créé une panique chez la population”.

L’appel à une “grève générale” pour protester contre le 5e mandat du président Bouteflika, lancé il y a quelques jours sur les réseaux sociaux, a été largement suivi ce matin.
Dans plusieurs villes du pays, les employés de sociétés et établissements publics, à l’instar de Sonelgaz et Sonatrach, ont quitté leurs bureaux.

Les centres-villes de plusieurs wilayas, comme Bouira et Béjaïa sont vides, des magasins, des APC et des tribunaux fermés. Les lycéens ont également quitté les enceintes scolaires pour sortir manifester contre le 5e mandat du président Bouteflika.

Mustapha Bouchachi, avocat, défenseur des droits de l’Homme et ex-député, estime que “ce n’est pas le moment d’aller vers la grève générale, encore moins vers la désobéissance civile”.


“Ce champ d’action doit faire l’objet de larges consultations entre les gens sur le terrain, qui essaient d’encadrer les manifestations. Mais je pense que c’est prématuré d’aller vers la désobéissance civile”.


Me. Bouchachi affirme que “cela ne sert pas l’intérêt des Algériens en ce moment”, rajoutant que la grève générale peut même “diviser les Algériens. Cela ne sert absolument à rien”.
“Créer la panique chez la population”


Me. Benissad, avocat et président de la LADDH, partage la même opinion que Me. Bouchachi. Il estime que le recourt à la “désobéissance civile, qui n’est pas prévue dans la loi, sous-entend que nous sommes dans une situation exceptionnelle”.

“A mon avis, je ne sais pas qui est derrière cet appel à la désobéissance civile mais il faut être plus dans un processus d’apaisement, de non-violence afin de ne pas créer des situations de paniques”, a averti le même avocat.


“Des forces peuvent pousser au pourrissement et justifier d’éventuelles mesures exceptionnelles”. Me. Benissad cite à ce propos l’état d’urgence ou l’état de siège.
“La panique a commencé dans certaines villes, où la population s’est mise à se “ravitailler” en prenant d’assauts des supérettes”, a-t-il cité en guise d’exemple. “Il ne faut pas tomber dans ce genre de situation. Les Algériens sont bien partis. Il faut maintenir une mobilisation pacifique, organisée pour ne pas créer des mouvements de panique”.

“Les grèves ne constituent pas un acte de désobéissance civile car cette protestation est prévue par la loi”, rajoute-t-il.

Sur les réseaux sociaux, les appels se multiplient pour mettre fin à cette grève et pour faire rentrer les lycéens et collégiens qui sillonnent les grandes artères des villes chez eux.

Mehdi Alioui
Journaliste

Huffpost 10-03-2019