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La LADDH, extrêmement préoccupée par les violences ciblant les migrants.

La ville de Bechar (1000km au Sud-ouest d’Alger), a connu, le vendredi 24 mars 2016, des violences d’une extrême gravité opposant des habitants de la cité OPGI et des migrants installés, depuis des mois dans cette ville. Plusieurs blessés ont été enregistrés dans les deux camps dont des dizaines de migrants parmi lesquels des femmes et des enfants.

D’après des informations recueillies sur place, tout a commencé la matinée du vendredi quand un groupe d’individus a attaqué les migrants avec des jets de pierres et autres armes blanches dans le but de déloger ces derniers de leur lieu de vie, qui n’est autre qu’un centre commercial abandonné. Le motif invoqué serait, qu’une fillette aurait été victime d’une tentative d’agression de la part d’un ou de plusieurs migrants. Une version que réfutent les migrants contactés, qui, eux parlent d’une machination qui viserait à les chasser de ces lieux de refuge. En guise de réaction, les autorités locales ont obligé les migrants à quitter la ville, nombre parmi eux sont arrivés à Oran, « blessés, fatigués et pour certains, ayant perdu leur effets personnels et leurs bourses ».

La LADDH dénonce ces violences, assimilable à une expédition punitive d’une autre époque. La ligue demande aux autorités l’ouverture d’une enquête sérieuse et impartiale sur les allégations d’une éventuelle victime et sur les auteurs de cette attaque qui a ciblé un groupe d’individus sur la base de leur couleur et de leur situation d’étrangers.

La LADDH est préoccupée par la répétition de ces actes qui doivent fortement interpeller l’ensemble de la communauté nationale sur les risques du développement d’une xénophobie et d’un racisme insupportables dans un pays qui en a beaucoup souffert et qui sont une injure aux valeurs humanistes universelles professées par les militants du mouvement national algérien et de l’indépendance. Cette perversion xénophobe et raciste est une violence extrême qui a des effets destructeurs graves pour l’ensemble de la société. Il faut s’y opposer par les moyens de la loi et par l’implication forte des acteurs de la vie sociale.

La LADDH constate, par ailleurs, que des discours de divers horizons ne contribuent pas à apaiser les esprits, ces derniers n’échappent, malheureusement pas, aux stéréotypes et autres clichés concernant la réalité de la migration en Algérie.

Alger le 27 mars 2016
le Président
Noureddine BENISSAD