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La mission de service public audiovisuel en Algérie : Etude

La télévision est le principal vecteur d’information et
de divertissement de la population algérienne et des
200 millions d’habitants des huit pays concernés
par ce projet de renforcement du service public
audiovisuel dans les pays du Maghreb et du Machrek.

Néanmoins, la mainmise exercée par les pouvoirs
en place sur l’audiovisuel est un obstacle majeur à
l’exercice démocratique. Les exigences d’ouverture, de
diversification, de pluralisme sont restées confinées à la
réception de chaines de télévisions transnationales dont
plusieurs Etats récepteurs exigent un plus grand contrôle
des contenus. Parallèlement, l’émergence et le succès
des chaînes de télédiffusion par satellite et des média
numériques n’ont que très exceptionnellement servi de
levier à de véritables réformes structurelles des paysages
médiatiques.
Pourtant, les révolutions arabes ont démontré combien
les réformes du secteur de l’information constituent un
enjeu national central. Au coeur de cet enjeu, l’expression,
la parole des populations les plus démunies pour
lesquelles l’espace médiatique est une fenêtre essentielle
donnant à voir leurs situations.

Dans ce contexte, l’Institut Panos Paris (IPP) a initié au
Maghreb, depuis 2007, un travail de sensibilisation sur la
nécessaire libéralisation de l’audiovisuel et l’importance
des mécanismes de régulation. Cette démarche
avait pour objectif d’assurer le droit du public à une
information pluraliste, vérifiée et objective ainsi que la
liberté d’expression pour les professionnels des média.
L’IPP en consortium avec l’OMEC, et un réseau
de partenaires et d’experts associés dont la Ligue
Algérienne de défense des droits de l’Homme et M.
Belkacem Mostefaoui, font partie intégrante, s’est donc
investi et engagé à partir du postulat suivant : face à la
multiplication des canaux d’information, la libéralisation
des média est entamée et cette situation de fait entrainera
inévitablement des réformes pour accompagner ce
changement.

Le service public audiovisuel (SPA) constitue le
premier cheval de bataille. Il doit être érigé au rang de
l’exemplarité. Il fait figure de témoin majeur de l’état de
santé de la démocratie d’un pays. L’Etat algérien a pris
d’une manière ou d’une autre, des engagements en
faveur du SPA à travers des déclarations, la signature
d‘accords et ratification de conventions. L’actuel ministre
de l’information algérien, M. Nacer Mehal, affirme la mise
en place de mesure visant à garantir la mission de SPA.
Malgré cela, le SPA demeure une notion méconnue ou
floue tant au niveau des autorités que des téléspectateurs.
Les détracteurs du SPA l’accuseront d’être un concept
importé de « l’Occident » tandis que ses défenseurs
insisteront sur sa dimension universelle. Souvent, un effort
de pédagogie réconcilie les parties autour du consensus
suivant : les autorités sont responsables et redevables
d’une qualité de programmation minimale et d’une triple
mission : informer, éduquer et divertir.

lire le rapport :

La présente étude vise à dresser un état des lieux de la
mission de service public audiovisuel en Algérie. Cet état
des lieux est certes partiel et conjoncturel. Néanmoins,
il est inédit tant il explore plusieurs dimensions de la
mission de service public audiovisuel : sa législation,
sa régulation, les modalités de sa mise en oeuvre, sa
programmation et la perception qu’en ont différents
acteurs de la société civile.

Nous espérons très fortement que les données
présentées ci-après seront vite dépassées dans la mesure
où elles visent à alerter les décideurs média qui élaborent
et mettent en oeuvre la mission de service public et
susciter un élan qui contribue à de véritables réformes
de la télévision publique au service du public. Au-delà
des résultats qu’elle avance cette étude a pour objectif
de relayer les attentes et aspirations des téléspectateurs
algériens.

La publication régulière de ce type d’étude contribuera,
nous l’espérons, à mesurer d’année en année la
progression opérée par le législateur, l’opérateur et le
régulateur mais surtout le degré de satisfaction du
téléspectateur.

Publié en arabe et français - elle s’adresse à l’ensemble
des professionnels des média soucieux de la production
de contenus de qualité, diversifiés, en phase avec les
attentes de leurs publics et par voie de conséquence,
soucieux de l’adoption de mécanismes de régulation
permettant de garantir indépendance et qualité.
Ce travail aurait été impossible sans la dynamique
collective dans laquelle il s’est inscrit et l’engagement de
la LADDH, en particulier de Abdel Moumène Khelil et de
Belkacem Mostefaoui. Il n’aurait pu se concrétiser sans
les financements de l’agence de coopération irlandaise,
Irish Aid, de l’Agence de Coopération Catalane au
Développement et d’Open Society Foundations.

Preface
Par Pascal BERQUE
Directeur Général, Institut Panos Paris