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LADDH Chlef : Rapport sur les logements préfabriqués dans la Wilaya de CHLEF

Depuis quelques années maintenant, et en dépit des multiples catastrophes
vécues par la wilaya de CHLEF (1922 ; 1934 ; 1954 et 1980), on se rend compte
que le pays n’est pas encore préparé pour réagir convenablement aux risques
majeurs dans cette wilaya. A cause de cette non préparation justement,
l’opinion publique Algérienne a tendance à associer la catastrophe naturelle à la
mauvaise gouvernance.
Si à travers ce cas nous pouvons dire que le droit au logement n’est ni respecté
ni appliqué on ne peut omettre le droit à la santé car les conditions de vie non
décentes et la présence de Matériaux toxiques et de détritus portent atteinte à la santé.

La Déclaration universelle des droits de l’homme dans son article 25 évoque la santé comme un droit en affirmant que « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté ».

Nous verrons plus bas que les conditions de vie au sein des logements
préfabriqués inadéquats représentent une grave menace sanitaire surtout que ces logements préfabriqués proposés en premier comme une mesure transitoire se transforment en solution unique et permanente.

Le Pacte International relatif aux Droits Economiques Sociaux et Culturels,
1966 stipule dans son article 11 que : « Les Etats parties au présent Pacte
reconnaissent le droit de toute personne à un niveau de vie suffisant pour elle même et sa famille, y compris une nourriture, un vêtement et un logement suffisants, ainsi qu’à une amélioration constante de ses conditions d’existence.
Les Etats parties prendront des mesures appropriées pour assurer la réalisation de ce droit et ils reconnaissent à cet effet l’importance essentielle d’une coopération internationale librement consentie ».

L’Observation Générale n°4, Le droit à un logement suffisant, 1991 stipule que parmi les composants du droit à un logement suffisant on peut citer :
- L’habitabilité « Un logement convenable doit être habitable, en ce sens
qu’il doit offrir l’espace convenable et la protection contre le froid, l’’humidité, la chaleur, la pluie, le vent ou d’autres dangers pour la santé,
les risques dus à des défauts structurels et les vecteurs de maladies. La
sécurité physique des occupants doit également être garantie »
- La facilité d’accès « Un logement convenable doit être accessible à ceux qui y ont droit. Les groupes défavorisés doivent avoir pleinement accès, en permanence, à des ressources adéquates en matière de logement. Ainsi, les groupes défavorisés tels que les personnes âgées, les enfants, les handicapés physiques, les incurables, les séropositifs, les personnes ayant des problèmes médicaux chroniques, les malades mentaux, les victimes de catastrophes naturelles, les personnes qui vivent dans des régions à risques naturels et d’autres groupes devraient bénéficier d’une certaine priorité en matière de logement. Tant la législation en matière de logement que son application devraient prendre pleinement en considération les besoins spéciaux de ces groupes. […] »

Les problèmes de santé dans l’habitat précaire sont continuellement présents ; de nombreuses maladies sont aggravées par des conditions de vie insalubres (problème respiratoires, allergies, cancer, asthme …) et il convient également de dire que ces logements en préfabriquée ne sont pas sans conséquence sur la prolifération des problèmes de santé mentale (promiscuité, célibat prolongé).
Nous espérons que ces nouveaux éléments de preuve inciteront les pouvoirs
publics et les autorités locales à examiner les politiques en matière de logement pour protéger la santé des Chélifiens et réduire les inégalités sociales en ce qui concerne l’exposition à long terme aux risques environnementaux liés à ce type d’habitat précaire.

Le gouvernement Algérien assume la principale responsabilité en matière de
respect et de promotion des droits humains. Le gouvernement doit respecter les droits de la population chélifienne en matière de logement salubre et éradiquer le problème lié à la persistance des logements préfabriqués. Il doit protéger les droits de la population, en veillant à ce que d’autres personnes ou entités ne bafouent pas ces droits.
Finalement, il doit réaliser ces droits, c’est-à-dire en faire une réalité dans la
pratique.

Mr HOUARI Kaddour
President LADDH CHLEF
Avril 2013

lire le rapport :