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Le texte est jugé “liberticide” : Campagne pour l’abrogation de la loi sur les associations

À deux mois de la date d’expiration du délai accordé par la nouvelle loi sur les associations, adoptée en janvier 2012, pour se conformer aux dispositions du texte, sous peine de dissolution, un collectif d’associations a décidé de mener une large compagne pour l’abrogation de ce texte jugé “liberticide”. Ouvert à toutes les associations et aux citoyens inscrits dans cette optique, ce collectif, parmi lequel figurent entre autres le Rassemblement action jeunesse (RAJ), la Laddh, l’ARC et le Civic d’Oran, l’Association nationale de lutte contre la corruption (Anlcc), entend mener, dans les prochaines semaines, une campagne de sensibilisation à travers le territoire national pour dire non à cette “loi d’indigénat”, selon l’expression de Me Aïssa Rahmoune de la Laddh. “Des rencontres de proximité sont également programmées avec les citoyens, les responsables des partis politiques, les groupes parlementaires et les élus locaux”, a indiqué hier à Alger, lors d’une conférence de presse, Abdelwahab Fersaoui, président de RAJ. Alors qu’“un travail de sensibilisation” en direction des éventuels candidats à la présidentielle est envisagé, une interpellation des gouvernements occidentaux est également à l’ordre du jour. à cela s’ajoute une pétition, laquelle a déjà recueilli plusieurs signatures, parmi lesquelles celles d’Addi Lahouari, Ahmed Benbitour, Djilali Sofiane, Me Benissad, Me Saheb, Abdelhak Bererhi, Nassira Dutour et de Tarik Mira, lancée par deux associations d’Oran suspendues pour avoir contesté un projet attentant à l’environnement. “Ce que nous voulons, c’est une loi qui permette aux associations de la société civile d’exercer leurs activités, en toute liberté, dans le respect de la Constitution et des traités internationaux relatifs aux droits de l’Homme”, a expliqué Fersaoui. “Une loi qui n’institue le système déclaratif et ne permet la suspension ou la dissolution d’une association qu’en vertu d’une décision de justice”, a-t-il ajouté. “C’est une loi élaborée sans consulter la société civile. Les acquis démocratiques d’octobre sont en danger, on doit agir contre le rouleau compresseur du pouvoir”, a-t-il encore affirmé. “On doit créer un front large contre cette loi et pour des dynamiques autonomes”, plaide, pour sa part, un représentant du Civic d’Oran. La croisade de ce collectif intervient après avoir constaté que certaines associations ont été interdites d’activer, tandis que d’autres ont été dissoutes. C’est le cas, par exemple, de deux associations à Oran, qui ont été suspendues pour avoir protesté contre un projet de construction dans un espace vert. Le wali a prononcé l’interdiction en s’appuyant sur une disposition, article 39, de la nouvelle loi qui stipule que l’association peut faire l’objet d’une suspension d’activité ou d’une dissolution “en cas d’ingérence dans les affaires internes du pays ou d’atteinte à la souveraineté nationale”. Selon Fersaoui, son association a demandé
plusieurs fois, en vain, l’autorisation de tenir une assemblée générale. Le service des associations du ministère de l’Intérieur ne répond pas également à leurs appels, alors qu’une demande d’audience au ministre de l’Intérieur, introduite depuis mi-septembre, n’a pas connu de suite. “On enverra le dossier par courrier la semaine prochaine.”

Friedrich-Ebert va quitter l’Algérie

La fondation Friedrich-Ebert, en activité en Algérie depuis une dizaine d’années, quittera probablement l’Algérie à la fin de l’année en cours en raison de l’opacité qui entoure son statut à la lumière de la nouvelle loi sur les associations, a indiqué Abdelwahab Fersaoui dont l’association est partenaire. “Elle a déposé sa demande d’autorisation mais n’a pas eu d’avis favorable. Son siège est actuellement fermé. Ils peuvent rester et être tolérés mais c’est une chose qu’ils refusent”, a-t-il expliqué.

Liberté du 02 11 2013
karim kebir