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9 décembre 2018
À l’occasion de la journée mondiale contre la peine de mort, célébrée chaque année le 10 octobre, la ligue algérienne de droits de l’homme a organisé ce 8 octobre, une conférence débat dont l’objectif est de baliser les raisons pour abroger des textes de loi algériens relatifs à la peine de mort.
Mustapha Bouchachi, avocat et ancien président de la ligue des droits de l’homme, a tenu à rappeler le cadre juridique de la peine de mort en Algérie. Il explique que celle-ci existe dans le Code pénal, seulement depuis 1993, l’Algérie a adopté un moratoire grâce auquel la peine de mort n’est pas exécutée. Il appelle, dans ce sillage, à l’annulation de la peine de mort car en cas de levée du moratoire tous les condamnés à mort seront exécutés sans distinction.
Pour sa part, Noureddine Benissad , le président de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), met en garde contre les partisans de la peine de mort qui tentent de tromper l’opinion publique en associant l’abolition de la peine capitale à l’impunité. "Ce raisonnement est erroné. En demandant l’abolition de la peine capitale, on demande des peines alternatives", tient- il à préciser. Il ajoute "si aujourd’hui on milite pour que l’Algérie ne soit plus inscrite sur la liste des pays pour la peine de mort, c’est pour mettre un terme à cet acte de violence qui transgresse un des droits de l’homme le plus fondamental à savoir le droit à la vie", indique encore Noureddine Benissad.
Il remet en question aussi les défaillances du système juridique : "le manque de moyens matériels et scientifiques comme les analyses génétiques et bien d’autres font en sorte que souvent, il ait des erreurs juridiques auxquelles nous ne pouvons pas y remédier avec la peine de mort" indique-t-il.
nfin la parole est donnée à Abdelkader Guerroudj ancien moudjahid et condamné à mort, qui se contentera de rappeler les pratiques du système colonial qui utilisait la peine de mort contre les militants du mouvement national de libération d’Algérie. Il conclut en disant que c’est là une raison suffisante pour mettre un terme à la peine de mort.
Rédaction du Huffpost Algérie
le 08-12-2018