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Nos libertés sont menacées, luttons pour les protéger

À l’approche des élections législatives du 12 juin, la situation des libertés et des droits humains se détériore dangereusement. Les tenants du pouvoir ont opté pour une réponse autoritaire pour faire taire toutes les voix discordantes qui contestent cet ordre autoritaire et le passage en force du prochain scrutin. Chaque jour, nous constatons des violations graves et assumées des libertés d’expression, de réunion, de manifestation et d’association, ainsi que la mise en place systématique de mesures illégales pour restreindre les rares espaces de libertés, arrachés par les Algériennes et Algériens au cours des dernières décennies.

Le constat général est extrêmement préoccupant. Plus de 200 détenus d’opinion croupissent dans les prisons du régime, des centaines de citoyens sont victimes de harcèlement policier et judiciaire, parmi même le corps des avocats, pour avoir seulement exprimé leur opinion et leur engagement au sein du Hirak. Un journaliste, en l’occurrence Rabeh Karèche, est emprisonné pour ses écrits, et des dizaines de journalistes et de médias sont malmenés par des procédures judiciaires et bureaucratiques afin de les museler. Des partis politiques agréés et des associations en conformité avec la loi sont dorénavant menacés de dissolution, toujours dans le but de restreindre encore davantage les espaces d’engagement politique et citoyen. Un juge et des magistrats sont radiés ou sanctionnés de leur corps de métier, et le Code pénal est également amendé en catimini pour exercer davantage de contrôle sur la société. L’instrumentalisation du « crime pour terrorisme », sans commune mesure avec la réalité, est désormais une pratique ouvertement assumée par les autorités.

Tous ces faits montrent la gravité de la situation au niveau des libertés et des droits humains. Cette répression féroce est un choix de gouvernance autoritaire, assumé et revendiqué par le régime, qui traduit une véritable fuite en avant pour mettre fin au mouvement populaire et citoyen.

La LADDH s’insurge contre cette politique de la terreur. Elle considère que les procès faits aux citoyens ne sont pas équitables et aboutissent à des condamnations qui vont à l’encontre de l’esprit de la Constitution et des principes des droits humains, garantis par la Charte des droits de l’Homme, ratifiée par l’État algérien.

La LADDH exprime son soutien aux détenus d’opinion et appelle à leur libération immédiate et inconditionnelle et leur réhabilitation totale. Elle apporte aussi son entière solidarité avec l’association RAJ et les partis politiques de l’UCP et du PST qui subissent l’acharnement de l’administration afin de les exclure du champ de la lutte pacifique pour le changement démocratique.

La LADDH appelle toutes les forces vives de la nation à la mobilisation permanente et pacifique en faveur de la défense des libertés et du respect des droits humains. La dignité des Algériennes et Algériens est indissociable à l’effectivité de leurs libertés.

Nos libertés sont menacées. Protégeons-les.

Alger le 2 juin 2021