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Période de campagne électorale:Le gouvernement plus présent que les partis politiques dans les médias publics et privés

Les partis politiques qui voulaient profiter de la campagne électorale des législatives du 10 mai pour se faire connaître n’ont pas été bien servis par les médias publics et privés. C’est le gouvernement qui a eu la part du lion en bénéficiant d’une grande couverture médiatique dans la presse publique et privée lors de la période électorale, selon les conclusions du rapport préliminaire du monitoring des médias durant la période électorale présenté, ce mardi 8 mai, à Alger.

Lancé par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh) en partenariat avec le Groupe arabe de monitoring médias (AWGMM) et l’organisation International Médias support (IMS), ce monitoring concerne neuf titres de la presse nationale (deux publics et sept privés), trois chaînes de télévision (Entv, Ennahar TV et Echourouk TV) et les trois radios nationales (chaînes I, II et III). L’observation a duré dix jours du 15 au 25 avril, selon le rapport.

Les activités du gouvernement ont occupé 20,52 % de l’espace accordé par la presse publique durant la période électorale, relève le rapport. La presse privée a réservé aux activités gouvernementales 21,11 % de son espace, ajoute‑t‑il. Occultés par les médias publics, les partisans du boycott n’ont eu droit qu’à 3,35 % de l’espace de la presse privée. Le même constat est fait concernant les radios et les chaînes de télévision, publiques et privées, dont les contenus ont été observés par les rédacteurs de ce rapport qui notent que les activités liées à la campagne électorale (meetings, questions techniques, sorties sur le terrain) ont occupé la plus grande couverture avec 77,90 % des espaces sur les médias.

Le rapport relève aussi la faible présence de la femme actrice politique dans les couvertures des médias « avec une part de 5,38 % contre 79,50 % pour les hommes politiques ». Il déplore « l’absence du journalisme d’investigation et de proximité, avec seulement 0,73 % de reportages ». « 64,41 % de l’espace est constitué par des comptes rendus et 10,9 % revenant aux brèves d’information », précise le rapport.

La presse publique n’a pas traité équitablement les acteurs politiques. Le gouvernement a eu la part du lion (20,52 %), le RND (8,30 %), le FLN (6,93 %), et le président de la République (5,27 %), l’Alliance de l’Algérie verte (AAV : 4,94 %) et le FFS bon dernier avec seulement 1,96 % de l’espace, ajoute le rapport qui note l’absence des indépendants et des partisans du boycott dans la presse à capitaux publics. « Il y a une loi sur l’information votée et promulguée en 2011, on constate qu’elle n’a pas été mise en œuvre. Le champ audiovisuel est toujours fermé », note le président de la Laddh, Me Nourredine Benissad au cours de son intervention. « Les télévisions privées qui existent émettent à partir de la Jordanie, il n’y a pas eu d’ouverture », poursuit‑il. Me Benissad rappelle également l’absence de débats contradictoires dans les médias durant la période électorale.

Hadjer Guenanfa
tsa 08-05-2012