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Pour une fête d’Indépendance porteuse de perspectives

À la veille de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance du pays, acquise le 5 juillet 1962 après de hautes luttes du peuple algérien, notamment pour recouvrer des droits fondamentaux : le droit de disposer de lui-même et le droit à la dignité, la LADDH exprime sa préoccupation sur la situation actuelle des droits humains en Algérie.

Des centaines de détenus d’opinion restent en prison, des dizaines de citoyens sont sous le coup de poursuites judiciaires pour délit d’opinion et à cause de leur engagement pour et dans un Hirak pacifique et exemplaire. Par ailleurs, la multiplication des lois liberticides, comme seul moyen de régulation de la vie politique, sociale et économique, installe la société, dans son ensemble, dans une vulnérabilité juridique déstabilisante et fait éloigner le pays de la construction de l’État de droit.

De l’agriculteur à l’avocat en passant par le chef d’entreprise, la répression au nom de l’ordre et la justice ne provoque que colère, démobilisation et sentiment d’injustice.

La LADDH rappelle que les principes de présomption d’innocence, de proportionnalité de la peine avec les faits et la garantie de la défense sont universellement reconnus, notamment à travers la Constitution et les Conventions internationales des droits de l’Homme ratifiées par l’Algérie.

Elle rappelle aussi que la question des droits de l’Homme et de la dignité humaine était au centre de l’engagement du mouvement national pour la libération nationale et la construction du nouvel État-nation.

Ainsi, face à cette situation dégradée en matière de libertés et des droits de l’Homme, la LADDH considère qu’aucune initiative politique ne pourra aboutir et avoir un large soutien sans mettre au cœur même de la démarche la question du libre exercice des libertés collectives et individuelles, notamment les libertés d’opinion, d’expression, de s’organiser et d’entreprendre. Des libertés indispensables à tous. Nécessaires pour tout « contrat social » et pour la préservation de la paix sociale.

LADDH appelle à la libération des détenus d’opinion et l’arrêt des poursuites judiciaires ainsi que les mesures administratives punitives contre ceux qui s’opposent, qui contestent ou qui, simplement, s’engagent pacifiquement.

La LADDH considère que ces mesures d’apaisement favoriseront à coup sûr tout dialogue qui va dans le sens du respect des droits politiques, civils, culturels, économiques et sociaux des Algériennes et des Algériens.

Pour donner précisément à ce 60e anniversaire d’indépendance un sens à la dignité et un espoir pour l’ensemble des Algériennes et des Algériens.

Alger, le 20 juin 2022
Le Comité Directeur