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3 février 2011
La marche du 12 février est maintenue. Malgré l’annonce faite, ce jeudi 3 février, par le chef de l’Etat concernant la levée de l’état d’urgence qui « interviendra dans un très proche avenir », la Coordination nationale pour le changement et la démocratie a décidé de maintenir la manifestation. « C’est ce que nous avons décidé lors de la dernière réunion, organisée vendredi 28 janvier, la décision est pour l’instant maintenue », a précise Rachid Maalaoui, secrétaire général du Snapap et l’un des initiateurs de la manifestation, dans une déclaration à TSA. « Nous avons décidé d’organiser une réunion le 9 février prochain pour discuter de la situation avant la marche », ajoute‑t‑il.
S’exprimant au sujet de l’organisation des marches, le chef de l’État a rappelé, lors du Conseil des ministres tenu ce jeudi, que « rien ne l’entrave dans toutes les autres wilayas, pour autant que les demandes et les conditions exigées par la loi soient réunies », exception faite à Alger.
Sceptique, M. Maalaoui souligne : « une coordination a récemment déposé une demande pour marcher le 12 février à Oran, on va voir s’ils vont l’autoriser ». « Ils n’ont presque jamais autorisé de marches initiées par des autonomes ou des opposants. Même en dehors de la capitale », poursuit‑il.
Pour ce SG du Snapap, cette annonce s’apparente à une énième tentative du gouvernement pour torpiller l’initiative de la coordination. « Il y a quatre ans, Moubarak disait qu’il allait lever l’état d’urgence et le remplacer par des textes pour la lutte anti‑terroriste, des années après, il n’a rien fait », rappelle‑t‑il.
Même prudence chez Mustapaha Bouchachi, président de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH), l’un des initiateurs de la marche du 12 février. « Cette annonce constitue‑t‑elle une réelle volonté d’ouverture politique ou s’agit‑il d’une manœuvre destinée à gagner du temps ? », s’interroge‑t‑il dans une déclaration à TSA. « Même si nous considérons que cette annonce est positive, nous maintenons la marche du 12 février. Pour nous, la levée de l’état d’urgence n’est pas une fin en soi. Nous voulons passer d’une démocratie de façade à une véritable démocratie. Notre ambition : la liberté, la démocratie et la dignité », a t il ajouté.
Pour Idir Achour, porte‑parole du CLA, membre de la coordination nationale, le pouvoir cherche à anticiper l’une des principales revendications des initiateurs de la marche du 12 février. « La levée de l’état d’urgence est le principal mot d’ordre de la marche. Donc ils veulent anticiper… histoire de dire que vos revendications sont satisfaites », affirme‑t‑il. Et de continuer : « mais pour la levée de l’état d’urgence, il ne faut pas oublier que rien n’est encore officiel… le chef de l’État a instruit le gouvernement pour étudier la question, donc ça peut aller jusqu’à 2020… pour l’instant la marche du 12 février est maintenue ».
TSA 03 fevrier 2011