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2 juillet
L’Algérie s’apprête à célébrer, ce 5 juillet, le 63ème anniversaire de son indépendance, une date qui rappelle à tous le prix payé par le peuple algérien pour arracher son émancipation du joug colonial, son autodétermination et sa volonté de construire un Etat social fort et prospère.
Cette indépendance est un acquis précieux qui fédère tous les algériens au-delà des appréciations divergentes quant au bilan et la trajectoire de l’Algérie indépendante.
En effet, si l’indépendance d’une nation signifie la souveraineté de son peuple, la maîtrise de ses ressources et l’autonomie de son Etat, c’est aussi et surtout la liberté et la justice pour ses citoyens.
Deux notions de plus en plus remises en cause par la gouvernance actuelle.
Le Collectif de sauvegarde de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (CS-LADDH) considère que le climat actuel, délétère et suspicieux, marqué par de multiples atteintes aux libertés et aux droits humains, porte préjudice aux idéaux du 5 juillet et à l’esprit d’indépendance. Car le sentiment d’indépendance qui anime une nation doit aller de pair avec celui de justice et de liberté qui doit animer les individus qui la compose.
Aujourd’hui, ce sentiment est bousculé par la gouvernance de tout judiciaire et de tout sécuritaire. Contester devient dangereux, s’opposer devient impossible, et le simple fait de critiquer devient risqué.
Face à la contradiction, le pouvoir s’attaque aux contradicteurs. L’ère de « l’Algérie nouvelle » devient irrespirable et la judiciarisation de tout rapport à la chose publique produit renoncement, démission et fracture. Ainsi, des journalistes et des avocats emprisonnés, des hommes politiques opprimés et ostracisés, des syndicalistes harcelés et des activistes exilés.
Par ailleurs, des centaines de citoyens sont en prison ou se retrouvent poursuivis pour de futiles commentaires ou de simples opinions exprimées sur les réseaux sociaux, d’autres subissent l’arbitraire de la mesure ISTN, une mesure qui bloque les uns en Algérie et empêchent les autres à y retourner.
L’adoption récente de la loi sur la mobilisation générale et du code de procédures pénales vient renforcer un dispositif législatif de plus en plus répressif.
Face à cette situation, le CS-LADDH dénonce la dérive autoritaire actuelle qui vise à empêcher la société de s’organiser et de construire ses propres digues face aux bouleversements actuels et futurs.
Le CS-LADDH appelle à la libération des détenus d’opinion et à la fin de l’oppression qui vise les voix discordantes. Le système ne peut et ne devrait pas se renforcer ou se pérenniser au détriment de la société, une telle voie serait néfaste pour les deux.
Le CS-LADDH exhorte les tenants du pouvoir à changer de paradigmes et de cap. A libérer la justice et à entreprendre un dialogue national sérieux et inclusif afin de consolider notre indépendance nationale et pour l’instauration d’un Etat de droit pérenne.
Alger/Paris le 2 juillet 2025
Le Comité directeur