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9 octobre 2012
La condamnation de Yacine Zaïd à six mois de prison avec sursis et une amende de 10 000 dinars ce lundi 8 octobre par le Tribunal de Ouargla pour outrage à agents de l’ordre public est qualifiée de sévère, d’injuste et d’inacceptable par des avocats et des militants des droits de l’Homme. « La peine est sévère et disproportionnée par rapport à ce qu’on a entendu pendant les débats aujourd’hui », estime Me Noureddine Benissad, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh), l’un des nombreux avocats qui ont défendu Yacine Zaïd. Pour lui, il s’agit d’un « montage » et d’une affaire « préfabriquée » visant à sanctionner les activités d’un défenseur des droits de l’Homme.
Il n’y avait aucune preuve concernant l’agression contre l’agent, assure Me Dalila Kaci. « Yacine Zaïd va faire appel demain, normalement. Il dit qu’il est innocent et qu’il doit être relaxé parce qu’il n’a rien fait », précise‑t‑elle.
« La mobilisation n’était pas un échec »
La mobilisation des militants et défenseurs des droits de l’Homme a‑t‑elle influencé le verdict du tribunal de Ouargla ? Pour Abdou Bendjoudi, du Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement (Mjic), la réponse est oui ! « Le régime aurait pu le condamner à deux ans de prison, je pense que la formidable mobilisation nationale et internationale a empêché cela ».
« Des gens ont laissé leur famille et leur travail pour venir ici [au Tribunal de Ouargla, NDR] », ajoute‑t‑il. Avec d’autres associations et collectifs, son mouvement a organisé plusieurs actions de protestation tout au long de la semaine pour exiger la libération de Yacine Zaïd et la fin du harcèlement judiciaire contre les militants. Ils étaient des dizaines, dans la matinée, devant le Tribunal de Ouargla, pendant le procès, avant de se rendre devant la prison pour y attendre la sortie de Yacine Zaïd.
TSA le 09 10 2012