(Array|find{545}|oui)
11 janvier 2011
Des organisations représentant plusieurs parties ont entrepris une action commune. LADDH, CLA, SATEF, Coordination des sections CNES, SNAPAP ont signé ensemble un document où, elles dénoncent les événements qui ont ébranlé le pays. Ces organisations regrettent le fait que la violence soit devenue la seule façon de se faire entendre. Analysant la situation, ces organisations se sont penchées sur les origines de cette révolte. « Cette révolte est le résultat inéluctable d’une gestion dictatoriale et autoritaire faisant de la violence un instrument de gestion de la société », indique un communiqué parvenu à la rédaction du journal. Ce n’est pas tout. Ces organisations expliquent que cette révolte résulte de l’asphyxie des libertés publiques et de l’obstruction de toutes les voies pacifiques de revendication (interdiction des grèves, rassemblements, marches pacifiques). « Elle est due au refus de toute médiation sociale en marginalisant toute représentation réelle de la société, de la généralisation de la corruption sur fond d’injustice sociale criarde », précise les signataires.
Les représentants de ces organisations refusent de fustiger les jeunes. « Quels que soient les dégâts constatés nous prenons le parti et la défense de la jeunesse algérienne », indiquent-ils. Pourquoi ? Ils justifient leur position par plusieurs raisons. Selon eux, la jeunesse exprime un désir fort de dignité de liberté et d’espoir. « Parce que la somme de tous les dégâts causés par les « émeutiers » n’arrive même pas à la hauteur d’un seul scandale de malversation dont l’Algérie est riche (Banque Khalifa, BCA, SONATRACH, Brown and Condor, etc...) », soutiennent-ils. Cette jeunesse vit, ou plutôt survit en Algérie parce qu’elle est passée par l’école algérienne lorsque cette dernière ne l’a pas rejetée. « Parce que nous sommes des Algériens et Algériennes pour qui, le sens de la justice et de l’honneur nous interdit de laisser cette jeunesse seule devant ce pouvoir répressif. Parce que nous savons qu’à force de traiter les gens avec le mépris et la violence vous n’aurez en retour que la colère et la violence », précisent-ils. Ce collectif des organisations a été loin dans sa démarche en dénonçant la répression qui s’abat sur cette jeunesse (qui s’est toujours abattue). Ils demandent à toutes les organisations d’assumer leurs responsabilités devant la gravité de la situation et devant l’Histoire. Ce collectif appelle à l’organisation d’une rencontre nationale, pour débattre des problèmes des jeunes. « Nous proposons qu’une rencontre nationale se tienne pour débattre des actions à mener, pour apporter notre aide, soutien et solidarité à cette jeunesse », ont-ils proposé. Ce collectif demande, enfin la levée de l’état d’urgence et l’ouverture du champ médiatique, politique, syndical et associatif, afin que les conflits puissent être réglés par la force d’un droit, qui prend en charge les intérêts et les préoccupations de la majorité de la population et non pas par le droit d’une force, qui protège les intérêts d’une minorité.
Nadira B. le carrefour d’Algérie le 11-01-2011