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Meetings et CNCD Oran : Les acteurs du Printemps arabe au rendez-vous

La Coordination nationale pour le changement et la démocratie, en présence d’acteurs et témoins venus de la Tunisie, d’Égypte, du Maroc, de la Syrie, des membres de la CNCD-Oran et de Me Mustapha Bouchachi, président de la Laddh, a tenu, jeudi, un meeting à Oran.

L’expérience tunisienne est disséquée par Me Anouar Bassi, membre du groupe des 25, qui préfère employer le terme de processus révolutionnaire appuyé sur la liberté et la dignité. Il rappellera cette démarche par une succession de crises sur fond social qui s’est radicalisée à la faveur des griefs acerbes des “gueules noires” de Gafsa. “La boîte de fond existait déjà en 2004 par la fronde des mineurs assiégés pendant plus de six mois par les forces de l’ordre tunisiennes pour les obliger à abdiquer et reprendre le travail”, a indiqué l’avocat tunisien. Il mettra en exergue les prémices de la révolution du 17 décembre déjà en formation en 2009.

Pour sa part, Sally Khoudari, militante égyptienne des droits de l’Homme et responsable des réseaux sociaux, évoquera la “conscientisation” de la récrimination populaire. “Notre action est partie dès 2006, après l’émission dans la Toile de la photo d’un tortionnaire de sinistre réputation”, assure-t-elle. “Nous avons tissé des contacts étroits avec les associations activant dans le champ des droits de l’Homme avant que des milliers d’internautes nous rejoignent dans notre quête de vérité et de dénonciation.” Dans la foulée des interventions, le Marocain Ahmed Bernoussi interviendra à son tour pour relater l’expérience de son pays dans le domaine des droits de l’Homme. Membre de Transparency International et fervent activiste du mouvement marocain de lutte contre la corruption, il évoquera le cas de Hicham Khiari, condamné à trois ans de prison pour avoir dénoncé les barons de la drogue. “Nous avons fait cause commune avec Hicham arbitrairement jeté en prison en lui décernant le prix de l’Intégrité.” L’opposant syrien, Adnane Bouch, aura des mots terribles contre le régime de son pays qui “exerce les pires exactions contre le peuple syrien”. Il affirme que le nombre des morts de “l’intifadha” syrienne dépasse celui des deux guerres contre Israël en 1967 et 1973. “Les blindés pilonnent les villes et les villages sans discontinuer depuis deux mois”, déplore-t-il. Il mettra en cause les autorités de son pays dans l’enlèvement puis la mort sous la torture de 13 enfants âgés de 11 ans. Pour leur part, Chouicha Kaddour et Me Mustapha Bouchachi abonderont dans le sens de la continuité de la lutte.

Le membre de la CNCD-Oran a affirmé que le chemin est encore long avant la révolution “qu’il y aura en Algérie tôt ou tard”. Le président de la Ladhh dénoncera, quant à lui, le chantage auquel est soumis le peuple algérien. “Le pouvoir achète la paix sociale en élaborant un véritable plan de corruption de la société pour se maintenir le plus longtemps au pouvoir”, assène-t-il.

liberté du 11-06-2011