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À la veille d’une rencontre Algérie-UE : Des organisations des droits de l’homme dénoncent le harcèlement contre les syndicats

Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme et de protection des militants et activistes ont appelé, dans un communiqué commun, le gouvernement algérien à cesser les harcèlements contre les syndicalistes et les militants des droits de l’homme. Parmi elles figurent la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh), le Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT). Toutes « dénoncent fermement l’intensification de la campagne de harcèlement à l’encontre des militants syndicaux et défenseurs des droits de l’Homme algériens », indique le commun diffusé ce weekend.

Cet appel intervient à la veille du premier Sous-comité Union Européenne-Algérie « dialogue politique, sécurité et droits de l’Homme », prévu le 3 octobre à Alger. Une manière de rappeler à l’Union ses engagements en matière de protection des droits de l’homme dans les pays avec lesquelles elle a établi un accord d’association.

Ces organisations demandent aux autorités algériennes de mettre un terme au harcèlement pratiqué contre les défenseurs des droits de l’homme, d’abandonner toutes les procédures judiciaires arbitraires engagées à leur encontre et de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour garantir en toute circonstance l’intégrité physique et psychologique de l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme. Elles les exhortent également à mettre en œuvre les dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme des Nations Unies (1998). Elles demandent à l’Union européenne « d’appeler fermement les autorités algériennes » lors de la réunion du premier sous-comité « à mettre en œuvre leurs engagements relatifs aux droits de l’homme ». Elles appellent aussi l’UE « à mettre en œuvre les lignes directrices l’UE relatives aux défenseurs des droits de l’Homme ».

Dans leur communiqué, ces associations sont revenues particulièrement sur l’affaire du propriétaire du local du Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap). Dimanche 25 septembre un officier de police s’était présenté à son domicile pour l’inviter à mettre un terme au contrat de location et d’expulser le syndicat. « Plusieurs témoins dont Mme Nacera Ghozlane, secrétaire générale du SNAPAP, ont assisté à la scène et déclarent que l’officier de police se nommait M. Akroune Belgacem. Toujours selon les témoins, l’officier a tenu des propos diffamatoires à l’encontre des principaux dirigeants du SNAPAP en les qualifiant de « dépravés » et de « voyous » », a ajouté le communiqué. L’officier aurait « explicitement » menacé de mort Rachid Malaoui, président du SNAPAP, selon la même source.

Les associations signataires de cet appel citent également le cas d’un autre membre du Snapap, Mourad Tchiko. Ce dernier a été convoqué au commissariat de Hadjout (Tipaza) pour être interrogé sur son activité syndicale. « M. Tchiko fait l’objet d’un harcèlement judiciaire continu depuis 2004 et est privé de passeport valide depuis août 2010, mesure visant à le sanctionner pour ses activités syndicales », ont-elle rappelé.

TSA 03-10-2011