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Session ordinaire du Conseil National : Déclaration

Réuni en session ordinaire le 05 avril 2013 à Alger, le Conseil National de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH) constate que la situation des droits de l’Homme en Algérie reste préoccupante à plus d’un titre, témoins les nombreux mouvements populaires spontanés ou organisés de revendication des libertés publiques et individuelles et des droits humains les plus élémentaires.

La LADDH déplore et condamne les interdictions pavloviennes des pouvoirs publics opposées :
- aux réunions organisées par de simples citoyens ou par des associations non gouvernementales ;
- aux marches revendicatives à caractère social, économiques, identitaires ou culturelles émanant de représentants de pans entiers de la population ;
- aux demandes d’agrément d’associations, de syndicats indépendants ;
- à la libre circulation des personnes tant à l’intérieur du pays que vers un pays voisin, telle que l’interdiction faite de quitter le territoire national aux militants de la LADDH et autres militants des droits de l’homme à l’occasion du Forum Mondial Social qui s’est tenu à Tunis du 26 au 30 mars 2013 ;
- aux revendications spécifiques légitimes des jeunes du sud du pays et celles des chômeurs de l’ensemble des wilayas ;
- aux familles des disparus bafouées dans leur dignité.

La LADDH constate aussi que les réalisations socio-économiques et autres infrastructures supposées répondre aux besoins de la population n’atteignent pas les retombées escomptées faute d’ancrage populaire dans leurs conceptions et leur mises en œuvre et que le taux de chômage, le nombre de citoyens demandeur de logements, la défaillance du secteur public de la santé boudé par la nouvelle bourgeoisie et les commis de l’Etat, la paupérisation de l’enseignement à tous les niveaux entre autres maux de la société algérienne, appellent à de véritables réformes d’essence démocratique.

La LADDH déplore l’adoption de textes législatifs restreignant les libertés essentielles telles que la liberté d’expression sous toutes ses formes, la liberté d’association, la liberté de se réunir et de circuler, la liberté de manifester et de marcher en groupe pacifiquement .
Elle estime que pareil arsenal juridique conduira les relations entre l’Administration et les administrés à la congestion.

La LADDH interpelle les pouvoirs publics à propos de maux sociaux destructeurs des composantes et valeurs éthiques de la société algérienne et qui conduiront inexorablement à la déliquescence des institutions régaliennes de l’Etat algérien que sont la corruption, le népotisme et la bureaucratie et appelle à une concorde nationale sur ces maux .

La LADDH suit avec appréhension les tragédies que vivent plusieurs pays du Maghreb, du Moyen Orient et du Sahel et estime que la préservation de notre pays réside dans la mise en œuvre de réformes véritablement démocratiques conformes à la Charte internationale des droits de l’Homme ratifiée par l’Algérie.

La LADDH recommande enfin une prise en charge respectant la dignité humaine des migrants subsaharien qui ont droit à la protection de l’Etat algérien contre les atteintes à leurs droits humains.

Zeralda le 5 avril 2013